Les directives anticipées sont très importantes et trop souvent négligées. Qui n’aimerait pas que l’on respecte (vraiment) ses dernières volontés et fasse en sorte de lui éviter des souffrances inutiles ?
Qu’est-ce que les directives anticipées ?
C’est un document écrit dans lequel vous allez préciser à l’avance vos souhaits concernant la fin de votre vie pour le cas où vous ne seriez plus en capacité de manifester votre volonté (les conditions de la poursuite, de la limitation, de l’arrêt ou du refus de traitement ou d’actes médicaux).
Ces directives sont illimitées dans le temps : vous n’avez pas besoin de les renouveler. Mais vous pouvez les modifier ou les annuler à tout moment, de préférence par écrit.
Pourquoi et pour qui ? Leur importance à ne pas négliger
C’est un droit, et non une obligation, ouvert à toute personne majeure.
Si vous êtes sous tutelle, vous pouvez les rédiger avec l’autorisation du juge ou du conseil de famille s’il existe. Votre tuteur ne peut ni vous assister, ni vous représenter.
Elle permet aux médecins, et au personnel de santé de façon générale, de connaître vos volontés si vous êtes en fin de vie (c’est-à-dire lorsque vous souffrez d’une maladie incurable et grave), sur les traitements et actes médicaux que vous souhaiteriez accomplir ou au contraire refuser, comme :
- arrêter, limiter, ou entreprendre un traitement médical
- subir une intervention chirurgicale
- faire l’objet ou non d’une aide artificielle pour être maintenu en vie
- être favorable ou non à une sédation profonde pour alléger vos souffrances même si cette sédation peut avoir pour conséquence d’entraîner la mort
Vous pouvez également y faire figurer vos craintes (face à la douleur par exemple), les conditions que vous souhaiteriez dans l’hypothèse de fin de vie… Tous les éléments qui pourraient éclairer le médecin sur vos souhaits et votre vision de votre fin de vie.
Les directives anticipées s’imposent au médecin, sauf dans 2 cas précis :
- en cas d’urgence vitale pendant le temps nécessaire à une évaluation complète de la situation
- lorsque les directives anticipées apparaissent manifestement inappropriées ou non conformes à la situation médicale. Toutefois, le refus de les appliquer ne peut être décidé qu’à l’issue de la procédure collégiale prévue à l’article L. 1111-11 du code de la santé publique.
Quand les réaliser ?
Elles peuvent être rédigées à tout moment :
- Si vous êtes en bonne santé, c’est l’occasion d’échanger avec vos proches de vos souhaits, de les tenir informé, et de transcrire par écrit vos volontés concernant votre santé en cas d’accident ou de maladie grave.
- Si vous êtes malade, ou en fin de vie, vous pouvez toujours les rédiger, avec l’aide d’un professionnel de santé par exemple, pour vous éclairer et vous expliquer au mieux les possibilités de traitements, les soins à prodiguer, le maintien artificiel en vie, etc.
Et surtout comment les réaliser
Elles doivent être écrites, et il doit y figurer :
- vos noms et prénoms
- votre état civil
- vos volontés
Un modèle et une fiche explicative sont disponibles sur le site officiel du Ministère des Solidarités et de la Santé.
Vous pouvez également en parler avec un professionnel de la santé, qui pourra vous expliquer et vous éclairer sur le rôle et les possibilités des directives anticipées.
Il est important de rendre vos directives anticipées accessibles. Il est conseillé d’en informer votre médecin traitant qui pourra le notifier dans votre dossier médical, ainsi que votre personne de confiance si vous en avez désigné une, mais aussi vos proches, votre famille, et le personnel de santé que vous pourriez être susceptible de rencontrer. Vous pouvez par exemple leur en fournir une copie.
Pour modifier vos directives anticipées ou les supprimer, il est vivement conseillé de le faire par écrit pour en conserver une preuve, mais également d’en informer votre entourage.