L’empoisonnement est-il un meurtre ?
Deux infractions différentes
L’empoisonnement peut sembler un meurtre puisque le résultat escompté est le même : donner la mort. Il est le résultat d’une peur historique des régents. Tous les régents sous bonne garde ne pouvaient ignorer le risque de l’empoissonnement. C’est pour cela qu’il est incriminé de manière autonome dans le code pénal.
Cependant l’autonomie de cette infraction l’a rendu particulière à force d’interprétation pour la différencier de l’assassinat qui est le meurtre avec préméditation.
L’intention de donner la mort
Le meurtre et l’empoisonnement partagent le même élément moral, ou intention de l’auteur de l’infraction. L’auteur du meurtre et de l’empoisonnement doivent tous deux avoir eu l’intention de donner la mort. À noter que l’erreur à propos de la victime est indifférente. Concrètement, si le poison ou un coup de feu tuent une personne autre que celle visée, le juge retiendra tout de même l’intention de donner la mort.
La principale différence : le mode opératoire
Tandis que le meurtre qui a échoué ne sera pas considéré comme tel, mais sera qualifié de tentative par le juge, il n’en n’est pas de même pour l’empoisonnement. Le crime d’empoisonnement n’est pas consommé, c’est-à-dire effectivement commise, par la mort de la victime. L’empoisonnement est commis dés lors que l’auteur a remis à la victime la substance propre à donner la mort. Concrètement, dans l’hypothèse d’un plat empoisonné, l’auteur sera coupable d’empoisonnement dés que le plat aura été servi à la victime, même si la victime n’aura rien ingéré.